par David ROMEUF (second auteur de l’ouvrage)
Dernière mise à jour le 22/11/2025
Illustration de l'éclipse totale de Lune du 16 août 2008. La pleine lune est tellement lumineuse puis éclipsée partiellement et totalement, colorée, que l'on peut l'observer à travers une couverture nuageuse relative ou des trouées. Les nuages apportent un filtrage de densité variable et peuvent aussi rendre des variations de couleurs dans les mêmes teintes. Ils ajoutent au phénomène une dimension dynamique spectaculaire d'art naturel. Crédit photo : Jean-Paul ROUX, astrophotographe et administrateur du Club d'Astronomie de Lyon Ampère (CALA).
Sommaire
Introduction : Contexte et objet de la controverse
I. La primauté de la question chronologique : le socle du débat
II. L'éclipse lunaire : réalité physique, visibilité et temporalité
III. Mentalités antiques : le choc des croyances et du pragmatisme
IV. Critique épistémologique et méthodologique
Conclusion
Épilogue
Annexes documentaires
« 50. Le lendemain, César fit sortir, à son ordinaire, toutes ses troupes des deux camps, ... il offrit la bataille à Arioviste [roi Celto-Germain] ; mais voyant qu'il ne l'acceptait pas, il fit rentrer toutes ses troupes vers midi ... César, ayant demandé aux prisonniers pourquoi Arioviste refusait le combat, il apprit que, chez les Germains [Celto-Germains], c'étaient les mères de famille [prophétesses, magiciennes] qui, par des charmes et des sortilèges, réglaient le temps des batailles, et qu'elles avaient dit que les [Celto-] Germains ne pouvaient se flatter de vaincre, s'ils combattaient avant la nouvelle lune. 51. Le lendemain, César laissa dans les deux camps ce qu'il jugea suffisant pour les garder, et mit en bataille, à la tête de son petit camp, toutes ses troupes auxiliaires. »
Jules César, La guerre des Gaules, Livre I, 50.
« Dans une incursion des Germains, César n'osait donner combat. Mais ayant appris que leurs devins les avaient avertis d'éviter d'en venir aux mains avant la nouvelle lune, il se hâta de faire avancer ses troupes, dans l'espérance que la superstition rendrait les Barbares moins ardents au combat. En effet, pour avoir bien pris son temps, il remporta une victoire éclatante sur les Germains. »
Polyen, Ruses de guerre, Livre VIII, Chapitre XXIII, IV.
« Alors survint une éclipse de lune. Les Gaulois, qui conduisaient à leur suite dans des chariots leurs femmes et leurs enfants et se plaignaient depuis longtemps des fatigues de la marche, considérèrent cet accident comme de mauvais augure et refusèrent d'aller plus avant. »
Polybe, Histoire générale, Volume I, Livre 5, XVI.
« Les assiégés (d’Uxellodunum) continuaient à se défendre opiniâtrement ; et, après avoir perdu déjà une grande partie des leurs par la soif, ils persévéraient dans leur résistance, lorsqu'enfin nos mines souterraines parvinrent à couper et à détourner les veines de la source. (5) La voyant tout à coup tarie, les assiégés désespérèrent de tout moyen de salut, et ils crurent reconnaître, non l'ouvrage des hommes, mais la volonté des dieux. Vaincus alors par la nécessité, ils se rendirent. »
Aulus Hirtius , La guerre des Gaules, Livre 8, 43.
« L'ennemi craignant que les Romains ne profitassent de la nuit pour quitter leur position et se sauver par la route de Verrug, voulut la leur fermer et vint à leur rencontre. Le combat s'engagea de nuit ; mais alors, comme la lune était dans son plein, on n'y vit pas moins clair qu'eu un combat de jour. Cependant, les cris portés à Verrug, où l'on crut le camp romain assiégé… »
TITE-LIVE, Histoire Romaine, Livre 5, XXVIII.
« Nicias ... Mais la lune s'étant éclipsée, une vaine superstition lui fit craindre que cela ne fût le présage de quelque malheur. Il suspendit sa marche … Cependant s'il eût seulement consulté des gens éclairés sur cette éclipse, il n'en fallait pas davantage, je ne dis pas pour ne point laisser échapper le temps de poursuivre sa marche, mais pour faire servir même cet événement à son dessein, à cause de l'ignorance des ennemis ; car l'ignorance de ceux avec qui l'on a affaire est pour les hommes habiles le chemin qui conduit le plus sûrement aux heureux succès. C'est là ce qui rend la connaissance de l'astronomie indispensable aux hommes de guerre. »
Polybe, Histoire générale, Livre 9, XVII.
« Mais, comme la contrée (la Gaule) est très riche en mines d'or, et que les habitants (Posidonius n'est pas seul à le dire) sont à la fois très superstitieux et très modestes dans leur manière de vivre, il s'y était formé sur différents points des trésors. Les lacs ou étangs sacrés notamment offraient des asiles sûrs où l'on jetait l'or et l'argent en barre : les Romains le savaient , et quand ils se furent rendus maîtres du pays , ils vendirent ces lacs ou étangs sacrés au profit du trésor public, et plus d'un acquéreur y trouve aujourd'hui encore des lingots d'argent battu ayant la forme de pierres meulières. Le temple de Tolossa, vénéré comme il était de toutes les populations à la ronde, leur offrait aussi un asile inviolable, et naturellement les richesses s'y étaient accumulées, la piété multipliant ses offrandes, en même temps que la superstition empêchait d'y porter la main. »
Strabon, Géographie, Livre IV, XIII.
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La parution de la relecture critique de notre ouvrage, Les Derniers Jours du Siège d'Alésia : 22-27 septembre 52 av. J.-C. (Lemme Edit, 2019), par Messieurs Éric CHARIOT, Vincent BOUDON, Vincent GUICHARD et leurs membres collaborateurs de l’association d’astronomie d’amateurs (SAB - Société Astronomique de Bourgogne) sur la plateforme HAL ( https://hal.science/UNIV-BM/hal-04064035v1 ), nous offre l'opportunité d'un débat que nous jugeons nécessaire.
Si nous saluons l'exercice de la critique de notre hypothèse, force est de constater que celle-ci repose, à notre sens, sur des fondations chronologiques alternatives peu assurées (manifestement fausses), une lecture souvent sélective de nos arguments (la SAB n’a pas lu manifestement notre ouvrage en entier et/ou n’a pas compris notre hypothèse et un scénario que nous présentons comme possible…), une critique commanditée systématiquement à charge, la qualité de notre approche historiographique ignorée, et une appréhension des croyances qui nous semble parfois en décalage avec la complexité des systèmes de pensée antiques et la nature de notre approche interdisciplinaire et historiographique. Le monde des croyances populaires leur est étranger ce qui nous paraît une erreur fondamentale contextuelle pour ces périodes.
Notre ouvrage, rappelons-le, propose une hypothèse, combinant analyse historique, archéologique et astronomique, pour éclairer l'un des aspects les plus débattus du siège d'Alésia : l'inexplicable passivité d'une large fraction (⅔) de l'imposante armée de secours gauloise. Selon César, l’armée de secours levée sur 43 cités, auraient étaient composée d’environ 8.000 cavaliers et 240.000 fantassins guerriers qui pouvaient encercler les romains. Vercingétorix aurait retranché 80.000 hommes dans l’oppidum, soit en tout au final de l’ordre de 328.000 gaulois contre 11 à 12 légions (de 4.000 à 6.000 hommes soit environ 50.000 à 60.000 romains). Les forces comprenaient donc 5 x fois plus de gaulois que de romains. Les gaulois étaient réputés très courageux au combat. Pourquoi les ⅔ de l’armée de secours arrivée de toute la Gaule sur le champ de bataille ne s’est finalement pas engagée ?
Plutarque s’en étonne même dans La Vie de César, XXX :
https://books.google.fr/books?id=e2403KcKZLkC&pg=PA697#v=onepage&q&f=false
“ … César, ainsi enfermé et assiégé entre deux armées si puissantes, fut obligé de se remparer de deux murailles, l'une contre ceux de la place, l'autre contre les troupes qui étaient venues au secours des assiégés : si ces deux armées avaient réuni leurs forces, c'en était fait de César.”
Page 6 de leur critique, la SAB écrit : “Or, l’armée de secours n’a pas du tout hésité à s’engager dans le combat et elle a été même proche de le remporter.”. ERREUR ! La SAB fait une généralisation ("l'armée s'est battue") alors les ⅔ de l'armée n'a pas bougé.
Nous suggérons que l'éclipse totale de Lune survenue dans la nuit du 25 au 26 septembre 52 av. J.-C. – un fait astronomique avéré mais inconnu des historiens jusque là alors qu’ils avançaient cette date de pleine lune comme reddition – a pu constituer un facteur psychologique de présage néfaste et, par conséquent, un tournant possible. Cette hypothèse s'ancre dans la chronologie de référence établie par des savants historiens de l'envergure de Camille JULLIAN et Jérôme CARCOPINO. Cette chronologie est d’ailleurs reprise par le grand historien contemporain de la Rome antique, le Professeur Yann LE BOHEC, ou encore, les auteurs archéologues Jean-Louis BRUNAUX (Directeur de recherche au CNRS, UMR 8546 AOROC, ENS-Paris) et Monsieur le Conservateur en chef du patrimoine, Laurent OLIVIER.
(vidéo simulation éclipse : https://vimeo.com/296685141?fl=pl&fe=vl&pgroup=plv ).
Il est essentiel de rappeler un principe fondamental que nous avons constamment souligné, tant dans notre ouvrage que dans nos échanges (antérieurs et ultérieurs) avec Vincent GUICHARD et l’équipe de la SAB : notre hypothèse, comme toute tentative de reconstituer les mentalités et les motivations d'acteurs de l'Antiquité, repose sur une convergence d'indices qui requiert une part d'adhésion. Nous avons admis d'emblée l'absence de source écrite directe liant explicitement l'éclipse de lune à l'issue de la bataille ; une telle preuve incontestable n’existe pas en l'état actuel de nos connaissances et nos sources d’information. L’attitude de la SAB consiste à considérer que nous ne pouvons rien démontrer faute de sources explicites, donc ils considèrent que c’est faux. Comment appliquer cela avec les données historiques qui par nature parfois sont lacunaires ? Faut-il alors ne pas émettre des hypothèses ? Et eux, la SAB, peuvent-ils prouver que l’hypothèse que nous avançons est fausse ?
Ce qui est vrai pour une hypothèse l'est aussi pour sa réfutation. La relecture critique de la SAB, malgré un ton parfois péremptoire et suffisant, arrosée par la suite avec une touche de philosophie des sciences, n'apporte elle-même aucune preuve solide – qu'elle soit textuelle, archéologique, astronomique ou historiographique – et qui invalide de manière définitive notre proposition. Elle ne démontre en rien que l'éclipse n'a pas eu d'effet, se contentant d'affirmer que les preuves de son influence ne sont pas assez directes à son goût. La SAB ignore aussi totalement l’effet d’association néfaste à n jours autour de l’événement (des exemples existent sur le passage de comètes qui sont associés par les crédules à la mort d’un roi, deux années plus tard… Il s’agit de croyances, de superstitions, pas de raisonnements hyper rationnels ou de la zététique moderne). Nous sommes donc face à une situation où l'absence de preuve est utilisée comme une preuve de l'absence. Dans la partie conclusion de la critique de la SAB, apparaît page 9 :
“Il est, par conséquent, très improbable que la bataille d’Alésia ait été influencée par l’éclipse de septembre de l’année 52 av. J.-C.”,
et, dans une communication e-mail ultérieure avec nous,
“Dans ces conditions, la coïncidence entre l'éclipse de septembre 52 et la bataille s'avère être au mieux une hypothèse possible, mais très improbable et invérifiable.”.
Possible nous sommes d’accord. Invérifiable pour l’instant ok, mais la SAB ne doit pas fermer ici la porte à de nouvelles découvertes, alors qu’elle n’en sait rien. Comment peuvent-ils juger, argumenter, et conclure sur la très improbabilité ? Sur quoi se fondent-ils pour juger de l’improbabilité ? Quelle méthode ? Quelle rigueur ? La partialité de leur approche sans doute, leur “croyance personnelle”… Ils ne présentent aucun modèle, aucun calcul statistique, aucune valeur de p dans leur papier. La SAB nous reproche de ne pas adopter une posture strictement cartésienne et rigoriste dans le cadre des sciences humaines, avec une certaine condescendance arrosée de philosophie des sciences (dans des communications emails ultérieures). Eric CHARIOT de la SAB ne peut pas à la fois revendiquer une démarche scientifique et se contenter d’un jugement probabiliste subjectif, à son goût, sans le moindre fondement quantitatif. Il se fait prendre à son propre jeu. Comme on est toujours l'ignorant d'un autre, on est toujours le zététicien d'un autre. Celui qui pratique la zététique sur le travail des autres a lui-même ses propres biais et ignorances... Affirmer une “très improbabilité” sans l’évaluer, c’est troquer la science contre l’opinion partiale.
Quand le jugement de valeur se substitue au calcul probabiliste…
Dès lors, la question de l'intention derrière un tel exercice se pose. Si le but n'est pas de faire avancer le débat par des arguments nouveaux, des données contradictoires solides ou une analyse plus fine des sources, à quoi peut donc bien servir un tel exercice, sinon qu’à tenter de jeter le discrédit sur un travail sans pour autant le réfuter sur le fond, ce qui laisse songeur quant aux motivations d'une telle démarche. Nous respectons cependant le fait de leur non-adhésion car eux comme nous, ne peuvent attester par une source antique fiable et irréfutable.
Si la volonté était de nous faire dire qu’il ne s’agit pas d’une hypothèse mais d’une affirmation, il aurait simplement fallu que l’un des 9 auteurs de la SAB (Éric Chariot, Vincent Boudon, Loïc Chaux, Aurélia Cheyrezy, Thierry Coppin, Jean-Michel Ladruze, Marine Martin, Samuel Wyndaele & Vincent Guichard) lise notre ouvrage dans son intégralité, de manière neutre et probablement pas sous la forme de quelques pages extraites (le caractère sélectif et tronqué de leurs arguments, fondés sur des extraits isolés de notre texte sans les nuances apportées dans l’ensemble de l’ouvrage, nous amène à penser qu’ils ont procédé à une lecture partielle plutôt qu’à une incompréhension de notre propos). Mais nous avons eu affaire à une lecture en surplomb qui ignore la complexité des sources et la nature même du raisonnement historique. Avant même qu’il ne lance son club d’astronomie dans l’aventure périlleuse, nous avions demandé à Vincent GUICHARD de procéder comme avec une revue à comité de lecture, par des aller-retours avec la SAB dans une ambiance courtoise et constructive qui aurait pu éviter leurs erreurs. Notre souhait a été totalement ignoré et leur relecture critique a été publiée directement dans l’archive ouverte HAL (sans eux-mêmes procéder avec des relecteurs comme une grande revue. C’est leur avis, qu’ils pensent nécessairement et infailliblement vrai). Pour notre part, nous estimons que notre hypothèse peut être vraie ou fausse mais que l’impact psychologique d’une éclipse sur la majorité des vulgaires à l’époque n’est pas à négliger.
Nous tenons à souligner dès à présent que nous partageons la remarque formulée par la SAB concernant le titre de la partie IV de notre ouvrage : « — IV — Une preuve irréfutable qui change tout : l’apport de l’astronomie » . Ce titre, trop affirmatif, nous (DR) a échappé à la relecture, alors même que Alain DEYBER (auteur principal) fait preuve d’une grande prudence dans ses propos. Il évoque systématiquement une hypothèse, comme en témoignent plusieurs passages de son texte (pages 17, 19, 98, 99) mais la SAB n’a lu que rapidement le titre. Voici pour l’exemple en page 140 de notre ouvrage :
« Nous disposons maintenant de suffisamment d’éléments pour tenter de reconstituer le plan de manœuvre que les chefs gaulois de l’armée de secours d'Alésia avaient conçu pour livrer bataille contre César. Ce n’est bien sûr qu’une hypothèse fondée sur des exemples comparables dont l’histoire militaire nous a conservé le souvenir – il nous est hélas impossible d’entrer ici dans les détails –, à cette différence près que nous ne pouvons pas la vérifier ni la valider – à moins de découvertes totalement nouvelles. Pour autant, le sujet est suffisamment important pour qu’on s’y attarde, afin de comprendre ce qui nous semble avoir été conçu, organisé, et ordonné par les chefs gaulois de l’armée de secours d'Alésia, et qui n’a fonctionné qu’en partie seulement. ».
La critique de la SAB s'articule principalement autour d'une remise en cause de la datation d'Alésia fin septembre 52 av. J.-C., lui préférant une chronologie dérivée des travaux de Kurt Arnold RAAFLAUB et John T. RAMSEY (2017) qui situerait la bataille à la mi-octobre https://doi.org/10.29173/histos369 , et se vantant d’une précision à + ou - 5 jours (sans tenir compte d’une météo ou des aléas) ! Ce déplacement temporel viserait à ôter toute pertinence à l'éclipse de lune de fin septembre.
La critique de la SAB (page 3) adhère et s’appuie sur RAFFLAUB-RAMSEY 2017 comme un GPS en affirmant :
“Une étude plus récente (Raaflaub 2017), non citée dans l’ouvrage, établit une chronologie plus argumentée qui est basée sur quelques repères astronomiques (phases lunaires, équinoxes) et, surtout, sur le calcul des durées de parcours des troupes en corrélation avec la carte de la Gaule à l’époque. Cette chronologie est à ±5 jours près selon son auteur. … Les travaux les plus récents des historiens (Raaflaub 2017) placent même la bataille bien plus tard dans la saison, loin de l’éclipse.”
J’ajoute ici que sauf erreur de notre part, il n’y a pas de repères temporels astronomiques dans le texte de César BG sur la période en question (voir la liste en annexe à la fin de ce document).
Il est donc méthodologiquement discutable de chercher à invalider une hypothèse (la nôtre) en s'appuyant sur une autre hypothèse de chronologie (RAAFLAUB-RAMSEY) (avec aucune date jalon attestée durant la période sauf : BG [8,2] (1) “César part de Bibracte avec une escorte de cavalerie, la veille des calendes de janvier pour rejoindre la 13e légion sur la frontière des Bituriges, à peu de distance de celle des Héduens”. Soit équivalente au 1 décembre 52 BC de notre calendrier Grégorien s’il avait existé à l’époque) qui s'avère elle-même significativement plus problématique au regard des sources que celle, classique et étayée, qui suit le texte et une certaine logique, de JULLIAN et CARCOPINO.
Nous ne voyons pas comment on peut s’appuyer sur la chronologie de RAAFLAUB-RAMSEY pour la substituer à celle de Camille JULLIAN.
Nous notons à ce stade les carences méthodologiques et la méconnaissance des textes de l’équipe de la SAB qui s’est fourvoyée dans son aventure d’utiliser la chronologie douteuse de RAAFLAUB-RAMSEY 2017.
Notre ouvrage propose une hypothèse (cf. pages 17, 19, 98, 99, 140) visant à éclairer une énigme historique par la convergence d'indices. La critique émise par la SAB -une association d'astronomes amateurs- soulève des questions qui dépassent leur champ d'expertise premier. L'anachronisme méthodologique : juger les croyances antiques à l'aune du rationalisme contemporain.
En définitive, la SAB devrait appliquer à sa propre démarche la rigueur et la prudence épistémologique qu'elle exige des autres auteurs, notamment en reconnaissant les limites de son champ d'expertise lorsqu'elle aborde des questions complexes d'histoire et d'ethnologie. L’examen des publications académiques ou web des auteurs de la SAB, notamment sur les plateformes spécialisées comme Google Scholar ou Web of Science, ne met pas en évidence une expertise particulière en matière de religion gauloise, ethnologie, … De la connaissance astronomique au magistère historiographique, elle réalise aussi une transgression des champs de compétence.
L'hypothèse d'une influence de l'éclipse totale de Lune du 25-26 septembre 52 av. J.-C. sur l'issue dramatique du siège d'Alésia, inscrite dans la chronologie Jullian/Carcopino et tenant compte des mentalités antiques telles que révélées par les sources, demeure une explication plausible et heuristique. Elle offre une clé de compréhension pour l'un des aspects les plus déconcertants de cette bataille : la défaillance inexplicable par le nombre, la position et la fraîcheur de la gigantesque armée de secours gauloise, issue d'une société où la lecture des signes naturels était primordiale.
Nous sommes convaincus que seule une approche interdisciplinaire, respectueuse des méthodologies de chaque champ du savoir et des auteurs, peut permettre de progresser dans la compréhension d'événements aussi complexes. Nous respectons la non-adhésion et le scepticisme de l’équipe de la SAB à notre hypothèse. Qualifier notre hypothèse de « très improbable » relève, non de la démarche zététique revendiquée, mais d'une intuition érigée en certitude. Nous restons ouverts à un dialogue scientifique constructif et informé mais la tentative de sape du club d’astronomie de Bourgogne est vaine à ce jour par un manque de preuves suffisamment décisives ou contraignantes.
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Un débat scientifique est toujours une opportunité de progrès. C’est dans cet esprit constructif que nous souhaitons conclure cette réponse.
Nous nous réjouissons d'ailleurs d'une heureuse coïncidence. Notre contre-relecture critique a permis de souligner combien la chronologie RAAFLAUB-RAMSEY, pilier de la critique de la SAB, s'avère fragile face aux sources et aux archéosciences.
L'ironie veut que la preuve la plus récente (P. Verdin, INRAP, 2023) invalidant cette chronologie sur la datation de Gergovie (la plaçant au printemps et non fin juillet) provient des fossés du camp de César... un site que l’archéologue Vincent GUICHARD, commanditaire de cette relecture critique auprès de la SAB, connaît intimement pour l'avoir lui-même fouillé : Nouvelles recherches sur les travaux césariens devant Gergovie (1995-1999) / New research on the caesarian works in front of Gergovia, https://www.persee.fr/doc/racf_0220-6617_2000_num_39_1_2847 .
Il est heureux d'avoir pu contribuer, par ricochet, à la juste datation de ses propres travaux.
Mais cette aventure critique soulève une question méthodologique plus profonde, qui nous ramène à des échanges par mail (en 2011), avec la possible orientation de l’axe principale du sanctuaire de l’oppidum de Corent sur la période des mi-saisons solaires (qui coïncident aux fêtes dites “celtiques”, début février, début mai, début août et début novembre). Vincent GUICHARD nous confiait alors son scepticisme de principe envers la paléoastronomie, notamment sur le sanctuaire de Corent. Il s'inquiétait, à juste titre, de la « régularité toute approximative » des plans ou des « marges d'incertitude » inévitables lors de l'analyse d'orientations anciennes. « N’y a-t-il pas le risque », demandait-il, « que toute orientation puisse correspondre à un événement (en forçant un peu le trait...) ? ».
Le terrain a pu bouger en plus de 2000 ans (glissement, tremblement…), la qualité méthodologique des anciennes fouilles, l’enregistrement approximatif de la topographie par les archéologues est souvent contestée maintenant par les contemporains. Nous ne pouvons pas critiquer sa position de principe. Elle est parfaitement légitime.
Nous sommes donc particulièrement curieux : ce même scepticisme, si rigoureux, s'applique-t-il à l'étude récente de ses propres collaborateurs de la SAB sur le tumulus dit “Olivier” à Concœur-Corboin près de Nuits-Saint-Georges (environ à 30 km au sud de Dijon, 90 km de Bibracte) ? Après tout, cette dernière étude médiatisée par Eric CHARIOT, repose sur des fouilles de 1976 et 1977 et des relevés topographiques « orientés à la boussole » (à main portable ? et au niveau à bulle pour roulis, tangage et lacet ?) , obligeant les auteurs de la SAB à un travail (ou trafic ?) considérable pour compenser les incertitudes de la position précise du centre, son assiette et l’orientation spatiale du tumulus, afin de rechercher des alignements stellaires multiples sur des pierres plates plantées concentriques à bords irréguliers (ce qui augmente le risque de coïncidences). C’est ce que Vincent GUICHARD, lui-même, qualifiait de fragile.
https://www.persee.fr/doc/galip_0016-4127_1978_num_21_2_1603
Il s’agit d’un flou bien plus important que celui qu’il m’avait reproché à propos de mon hypothèse sur la fouille du sanctuaire laténien de Corent. Pour ce sanctuaire gaulois, j’avais toujours évoqué une période correspondant aux fêtes dites « celtiques », qui marquent en réalité la mi-saison solaire (1) : un moment, un jour, une période symbolique, inscrit dans un calendrier lié à l’horizon.
Mon hypothèse était que l’astre le plus lumineux et le plus grand en diamètre apparent (le Soleil ½ ° de diamètre apparent, en laissant de côté la Lune) symbolisait et marquait, par son lever et son coucher, une période singulière de l’année solaire. Ces levers et couchers s’aligneraient sur les axes principaux du sanctuaire, eux-mêmes orientés vers des géosymboles de l’horizon Arverne (le Puy de Saint-Romain et le haut-lieu du Puy-de-Dôme). Je n’allais pas jusqu’à invoquer de manière forte le lever ou le coucher d’étoiles, même si certaines des plus brillantes étaient évoquées dans mon article. Je restais prudent, notamment en raison de l’extinction atmosphérique à très faible hauteur… y compris pour les levers, couchers héliaques (et acronyques) dont les dates au jour près peuvent être discutables.
L’étude de la SAB sur le tumulus (incinération de l’âge du bronze final 900 BC) de Derrière-Cours à Concœur-Corboin évoque des visées repères sur de petites pierres plates au bord irréguliers, levées, plantées au ras du sol avec une dimension de site très modeste d’une dizaine de mètres (8m et 11m). Le tumulus était dans un état probablement lacunaire après 3000 ans d’exposition et d’érosion (décrit comme un pierrier). En multipliant ainsi les cibles astronomiques potentielles sur les pierres levées autour, ils augmentent de façon exponentielle la probabilité de trouver une correspondance due au pur hasard. Plusieurs étoiles lumineuses peuvent correspondre sur une série de pierres levées aux bords irréguliers et plus ou moins perpendiculaires au sol, de plus, tantôt en exploitant le bord nord, tantôt bord sud. On peut imaginer la position inconfortable de l’architecte, l’oreille collée à la terre, au centre du cercle de pierres levées, visant avec son œil directeur les étoiles au lever ou au coucher, à travers les arêtes irrégulières des pierres. Ne faudrait-il pas réaliser un modèle photogrammétrique précis et sérieux de la fouille afin de déterminer les véritables orientations spatiales en 3D, sur tous les bords et le long des arêtes des pierres levées concentriques ? Il faut aussi considérer par la suite la ligne d’horizon en arrière-plan. Eric CHARIOT dispose t-il des données pour calculer ce modèle 3D rigoureux ? Ces pierres plates piquées en terre n'ont-elles pas bougées ou été déplacées, ou ne se sont-elles pas inclinées en 3000 ans ? En tous les cas, Eric CHARIOT et la SAB évoquent sur leurs documents publiés, un lien avec les étoiles Caph, Phact, Véga, Arcturus, les Pléiades, Bellatrix, Alnitak, Rigel, Antarès, le solstice d’hiver, sur les bords d’environ 13 pierres levées sur les environ 68 des couronnes de pierres concentriques (encore présentes et survivantes malgré le temps). C'est l'exemple parfait de ce que Vincent GUICHARD critiquait : en cherchant suffisamment et de manière imprécise, on finit toujours par trouver.
Mais pourquoi pas ! Eric CHARIOT a peut-être visé juste et découvert l’incinération du plus vieil astronome “français”... qui sait ! Avec la caution scientifique et archéologique de Monsieur Vincent GUICHARD, peut-être ? Nous l’ignorons mais cette question est essentielle pour l’histoire de l'archéo-astronomie.
Vincent GUICHARD, qui nous déclarait en 2011 « C’est vrai que je serai dur à convaincre... Bravo si vous y arrivez ! », est-il aujourd'hui convaincu par l'enquête passionnante de ses propres experts archéo astronomes amateurs sur ce site majeur présenté comme le « Stonehenge Bourguignon » par le journaliste de la revue grand public Ciel et Espace ? https://www.cieletespace.fr/actualites/decouverte-en-bourgogne-d-une-tombe-de-l-age-du-bronze-orientee-selon-les-astres
Nous l'espérons vivement !
Car si l'analyse de la SAB sur le tumulus de l’âge du Bronze dit “Olivier” à Concoeur est juste, que le site fonctionne comme un véritable planétarium complet ou un observatoire primitif, cela prouve que la paléoastronomie est une discipline légitime. Et si un site bourguignon présente autant d’alignements célestes intentionnels, il n'y a aucune raison de penser que ce n’était pas le cas ailleurs qu’en Bourgogne !
Peut-être, au fond, cette relecture critique aura-t-elle servi, à son insu, à valider la pertinence de notre propre démarche.
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Jean-Paul BRETHENOUX : https://jeanpaulbrethenoux.fr/site/2019/12/les-derniers-jours-du-siege-dalesia-22-27-septembre-52-av-j-c/
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Depuis plusieurs années, je (David ROMEUF, second auteur) travaillait sur le calendrier gaulois de Coligny et j’avais produit des simulations jour par jour, incluant les phases lunaires et les évements astronomiques importants comme les éclipses de Soleil et de Lune : https://www.david-romeuf.fr/Archeologie/CalendrierGaulois/SyntheseRestitutionsCalendrierGaulois.html .
En octobre 2012, en écoutant l’émission Le Salon Noir sur France Culture « Et la Gaule s’effondra : Alésia », Jean-Louis BRUNAUX évoquait la reddition de Vercingétorix le 27 septembre 52 av. J.-C., suite à la défaite lors de la troisième bataille. Il précisait que cette date avait été déterminée en fonction de la pleine lune du 26 septembre : http://www.franceculture.fr/emission-le-salon-noir-et-la-gaule-s-effondra-alesia-2012-10-24 .
Intrigué par cette précision d’une date au jour près et une phase lunaire, je vérifiais dans mes simulations de siècles gaulois hypothétique. J’ai alors constaté une particularité remarquable : il s’agissait d’une nuit de pleine lune marquée aussi et surtout par une éclipse totale de lune, ce qui n’est pas un événement astronomique banal.
Dans l’émission, Jean-Louis BRUNAUX mentionnait la pleine lune, mais pas l’éclipse. Je l’ai donc contacté le 8 mars 2013 pour l’en informer avec mon questionnement sur l’influence, l’impact d’un tel événement sur les gaulois. Il m’en a remercié.
Le 19 juin 2014, j’ai partagé l’information dans le forum de l’Arbre Celtique et sollicité l’avis des érudits du forum : https://forum.arbre-celtique.com/viewtopic.php?f=3&t=5956&p=73814#p73812 . Mon post a généré de nombreuses interventions. Le texte de Polybe sur l’aspect néfaste des éclipses de lune pour les gaulois, en est ressorti.
En octobre 2017, je lis l’ouvrage d’Alain DEYBER sur Vercingétorix. Page 94 l’auteur s’interroge sur la raison pour laquelle une partie de l’armée de secours resta au camp dans l’inaction, ne s’engagea pas dans l’attaque finale… Je décide alors de l’informer à propos de la date du 27 septembre 52 BC avec les arguments de Camille JULLIAN sur la nuit claire, et le texte de Polybe sur l’impact d’une éclipse de lune sur les gaulois. Alain DEYBER qui s’interroge depuis des années sur cette question d’inaction d’une partie de l’armée de secours (peut compréhensible sur le plan militaire comme nombre d'auteurs l’ont écrit), y voit une hypothèse intéressante pour l’expliquer. Quelques mois plus tard, Alain DEYBER m’a convaincu de coécrire notre ouvrage sur les derniers jours du siège d’Alésia.
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« Cométographie ou traité historique et théorique des comètes » de PINGRE :
https://play.google.com/books/reader?id=W2A2HJzPXN0C&pg=GBS.PA403&hl=fr
pages 403-404 « Le Soleil parcourant l'Écrevisse, dit un auteur Byzantin, fut éclipsé vers le milieu du jour. (Il s'agit bien certainement de l'éclipse du 3 Juin 1239, le Soleil étant dans les Gémeaux, non dans l'Écrevisse) . L'Impératrice me demanda la raison de cet obscurcissement du Soleil ..... Cette Princesse mourut quelque temps après, et je ne doute point que sa mort n'ait été annoncée par cette éclipse du Soleil . Six mois avant sa mort, on avoit aussi observé dans la partie boréale du ciel, une Comète de l'espèce de celles que nous appelons barbues elle dura trois mois ; elle n'étoit point arrêtée à une seule partie du ciel ; elle en parcourut plusieurs durant le temps de son apparition. Cette Comète peut avoir paru vers le commencement de 1240 .»
https://play.google.com/books/reader?id=W2A2HJzPXN0C&pg=GBS.PA400&hl=fr&q=princesse
« Je conviens cependant que plusieurs d'entre eux ont pu rapporter, par erreur, à l'année de la mort de Philippe l'observation d'une Comète vue l'année précédente, et regardée comme un présage de cette mort ; mais l'erreur n'a pu être générale. Gaguin donne pour pronostics de la mort de Philippe - Auguste une Éclipse (totale) de Lune, arrivée l'année précédente entre minuit et le lever de l'aurore (le 22 Octobre 1222), une Comète observée en l'année Gaguin, LVI. même de la mort de ce Prince, donc en l'année 1223. »
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• Livre 1
◦ Chapitre 12: Les Helvètes sont défaits en partie par un "dessein des dieux immortels" : « Ainsi, soit effet du hasard, soit dessein des dieux immortels, la partie de la nation helvète qui avait infligé aux Romains un grand désastre fut la première à être punie. »
◦ Chapitre 14: César fait référence à la croyance que les dieux accordent une impunité temporaire avant de punir les criminels : « Car les dieux immortels, pour faire sentir plus durement les revers de la fortune aux hommes dont ils veulent punir les crimes, aiment à leur accorder des moments de chance et un certain délai d’impunité. »
• Livre 3
◦ Chapitre 31: Les Atuatuques expriment leur croyance en l'aide divine des Romains en guerre, impressionnés par leur ingénierie : « Ils ne pouvaient pas croire que les Romains ne fussent pas aidés par les dieux dans la conduite de la guerre, puisqu’ils étaient capables de faire avancer si vite des machines d’une telle hauteur ».
• Livre 4
◦ Chapitre 25: Un porte-aigle romain fait une prière aux dieux avant un assaut : « alors celui qui portait l’aigle de la dixième légion, après avoir demandé aux dieux que son initiative fût favorable à la légion : « Camarades, s’écria-t-il d’une voix forte, sautez à la mer, si vous ne voulez pas livrer votre aigle à l’ennemi moi, du moins, j’aurai fait mon devoir envers Rome et envers notre général. » »
• Livre 5
◦ Chapitre 6: Dumnorix refuse de naviguer, invoquant des devoirs religieux et une peur de la mer : « Il n’avait pas l’habitude de naviguer et redoutait la mer ; il était retenu par des devoirs religieux... »
◦ Chapitre 52: César attribue le succès à la protection des dieux immortels : « Ce malheur, qui est dû aux fautes et à la légèreté d’un légat, doit d’autant moins les troubler que, par la protection des dieux immortels et grâce à leur propre vaillance, l’affront est vengé la joie de l’ennemi a été courte, et leur tristesse ne doit pas durer plus longtemps. »
• Livre 6
◦ Chapitre 13: Ce chapitre détaille la classe des druides, leur rôle religieux, judiciaire et éducatif, l'interdiction des sacrifices comme peine la plus grave, et leur organisation sous un chef unique. Il mentionne aussi l'origine bretonne de leur doctrine : « L’ensemble de la Gaule était divisé en deux factions... Partout en Gaule il y a deux classes d’hommes qui comptent et sont considérés... L’une est celle des druides... Les premiers s’occupent des choses de la religion, ils président aux sacrifices publics et privés, règlent les pratiques religieuses... Ce sont les druides, en effet, qui tranchent presque tous les conflits entre États ou entre particuliers... un particulier ou un peuple ne s’est-il pas conformé à leur décision, ils lui interdisent les sacrifices. C’est chez les Gaulois la peine la plus grave... Tous ces druides obéissent à un chef unique... On croit que leur doctrine est née en Bretagne, et a été apportée de cette île dans la Gaule... »
◦ Chapitre 14: Suite sur les druides, leurs privilèges, leur méthode d'enseignement (apprentissage par cœur sans écriture pour préserver le secret et la mémoire), et leur croyance fondamentale en la transmigration des âmes : « Ils estiment que la religion ne permet pas de confier à l’écriture la matière de leur enseignement... Le point essentiel de leur enseignement, c’est que les âmes ne périssent pas, mais qu’après la mort elles passent d’un corps dans un autre ; ils pensent que cette croyance est le meilleur stimulant du courage, parce qu’on n’a plus peur de la mort. »
◦ Chapitre 16: La forte religiosité des Gaulois et la pratique des sacrifices humains pour apaiser les dieux : « Tout le peuple gaulois est très religieux ; aussi voit-on ceux qui sont atteints de maladies graves, ceux qui risquent leur vie dans les combats ou autrement, immoler ou faire vœu d’immoler des victimes humaines, et se servir pour ces sacrifices du ministère des druides ; ils pensent, en effet, qu’on ne saurait apaiser les dieux immortels qu’en rachetant la vie d’un homme par la vie d’un autre homme, et il y a des sacrifices de ce genre qui sont d’institution publique. Certaines peuplades ont des mannequins de proportions colossales, faits d’osier tressé, qu’on remplit d’hommes vivants : on y met le feu, et les hommes sont la proie des flammes. »
◦ Chapitre 17: Description des principaux dieux gaulois (assimilés aux dieux romains) et des pratiques de dédicace du butin de guerre : « Le dieu qu’ils honorent le plus est Mercure : ses statues sont les plus nombreuses... Après lui, ils adorent Apollon, Mars, Jupiter et Minerve... Quand ils ont résolu de livrer bataille, ils promettent généralement à ce dieu le butin qu’ils feront ; vainqueurs, ils lui offrent en sacrifice le butin vivant et entassent le reste en un seul endroit. »
◦ Chapitre 18: La croyance gauloise d'être issus de Dis Pater et leurs méthodes de calcul du temps basées sur les nuits : « Tous les Gaulois se prétendent issus de Dis Pater : c’est, disent-ils, une tradition des druides. En raison de cette croyance, ils mesurent la durée, non pas d’après le nombre des jours, mais d’après celui des nuits ; les anniversaires de naissance, les débuts de mois et d’années, sont comptés en faisant commencer la journée avec la nuit. »
◦ Chapitre 19: Les pratiques funéraires gauloises, y compris la crémation d'êtres vivants avec le défunt : « Les funérailles sont, relativement au degré de civilisation des Gaulois, magnifiques et somptueuses ; tout ce qu’on pense que le mort chérissait est porté au bûcher, même des êtres vivants, et, il n’y a pas longtemps encore, la règle d’une cérémonie funèbre complète voulait que les esclaves et les clients qui lui avaient été chers fussent brûlés avec lui. »
◦ Chapitre 23: Le respect sacré de l'hospitalité chez les Germains : « Ne pas respecter un hôte, c’est à leurs yeux commettre un sacrilège : ceux qui, pour une raison quelconque, viennent chez eux, ils les protègent, leur personne leur est sacrée ; toutes les maisons leur sont ouvertes et ils ont place à toutes les tables. »
◦ Chapitre 30 : « Le pouvoir de la Fortune est grand en toutes choses, et spécialement dans les événements militaires. Ce fut un grand hasard, en effet, qui permit à Basilus (Lucius Minucius Basilus) de tomber sur Ambiorix à l’improviste, sans même qu’il fût en garde, et de paraître aux yeux de l’ennemi avant que la rumeur publique ou des messagers l’eussent averti de son approche ; mais ce fut pour Ambiorix une grande chance que de pouvoir, tout en perdant la totalité de son attirail militaire, ses chars et ses chevaux, échapper à la mort. » « C’est ainsi qu’il fut successivement mis en péril et sauvé par la toute-puissance de la Fortune. »
◦ Chapitre 42 : « Par ailleurs il estima que le rôle de la Fortune avait été grand dans la soudaine arrivée des ennemis, et qu’elle était intervenue plus puissamment encore en écartant les Barbares du retranchement et des portes quand ils en étaient presque maîtres. »
• Livre 7
◦ Chapitre 2: L'importance des serments solennels autour des étendards gaulois : « que du moins, disent-ils, on s’engage par des serments solennels, autour des étendards réunis en faisceau – cérémonie qui noue, chez eux, le plus sacré des liens – à ne pas les abandonner une fois les hostilités commencées. »
◦ Chapitre 89 : « Vercingétorix convoque l’assemblée il déclare que cette guerre n’a pas été entreprise par lui à des fins personnelles, mais pour conquérir la liberté de tous ; puisqu’il faut céder à la Fortune, il s’offre à eux, ils peuvent, à leur choix, apaiser les Romains par sa mort ou le livrer vivant. »
• Livre 8
◦ Chapitre 37: Les soldats romains sont saisis d'une idée superstitieuse liée au lieu où Cotta et Titurius étaient morts : « la plupart sont effrayés par une idée superstitieuse que les lieux à ce moment leur suggèrent : ils se représentent la catastrophe de Cotta (Lucius Aurunculeius Cotta) et de Titurius, qui sont morts dans ce même poste. »
◦ Chapitre 43: Les assiégés attribuent l'assèchement soudain d'une source à la volonté divine, plutôt qu'à l'ingéniosité humaine : « Alors la source, qui ne tarissait jamais, fut brusquement à sec, et les assiégés se sentirent du coup si irrémédiablement perdus qu’ils virent là l’effet non de l’industrie humaine, mais de la volonté divine. »
Ces passages montrent que César, ou les commentateurs de ses guerres (comme Aulus Hirtius), attribuent une influence significative à la Fortune (personnification du hasard, du destin et de la chance) dans l'issue des batailles et des événements, parfois en la distinguant du simple hasard ou en la reliant à une intervention divine. La Fortune est souvent présentée comme une force imprévisible qui peut accorder la victoire ou infliger des revers, soulignant la nature incertaine de la guerre.
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• Livre 1, Chapitre 50: "César (Caius Julius Caesar) demanda aux prisonniers pourquoi Arioviste ne livrait pas une bataille générale ; il apprit que, suivant la coutume des Germains, leurs femmes devaient, en consultant le sort et en rendant des oracles, dire s’il convenait ou non de livrer bataille ; or, elles disaient que les destins ne permettaient pas la victoire des Germains s’ils engageaient le combat avant la nouvelle lune."
• Livre 4, Chapitre 29: "Le sort voulut que cette même nuit ce fût pleine lune, moment où les marées de l’océan sont les plus hautes ; et les nôtres ignoraient la chose."
• Livre 6, Chapitre 18: "Tous les Gaulois se prétendent issus de Dis Pater : c’est, disent-ils, une tradition des druides. En raison de cette croyance, ils mesurent la durée, non pas d’après le nombre des jours, mais d’après celui des nuits ; les anniversaires de naissance, les débuts de mois et d’années, sont comptés en faisant commencer la journée avec la nuit." Ce passage, bien que ne mentionnant pas directement la lune, décrit une méthode de mesure du temps par les Gaulois qui privilégie les nuits, ce qui est souvent associé à des systèmes calendaires ou des pratiques liées aux cycles lunaires.
• Livre 6, Chapitre 21: "Les mœurs des Germains sont très différentes. En effet, ils n’ont pas de druides qui président au culte des dieux et ils font peu de sacrifices. Ils ne comptent pour dieux que ceux qu’ils voient et dont ils éprouvent manifestement les bienfaits, le Soleil, Vulcain, la Lune ; les autres, ils n’en ont même pas entendu parler."
Voici une liste des passages de "La Guerre des Gaules" où sont évoqués des repères temporels astronomiques, des phases lunaires, des cycles saisonniers liés aux astres, ou des pratiques de mesure du temps qui en découlent :
• Nouvelle lune
◦ [L1,C50] "Comme César (Caius Julius Caesar) s'enquérait des prisonniers pourquoi Arioviste refusait de combattre, il apprit que c'était la coutume chez les Germains de faire décider par les femmes, d'après les sorts et les règles de la divination, s'il fallait ou non livrer bataille, et qu'elles avaient déclaré toute victoire impossible pour eux, s'ils combattaient avant la nouvelle lune."
• Pleine lune
◦ [L4,C29] "Il se trouva que cette nuit-là même la pleine lune, époque ordinaire des plus hautes marées de l'Océan. Nos soldats l'ignoraient."
• Équinoxes
◦ [L4,C36] "...car il ne voulait pas, l'équinoxe étant proche, s'exposer aux dangers de l'hiver avec des vaisseaux en mauvais état."
◦ [L5,C23] "...car on approchait de l'équinoxe, se vit forcé d'embarquer ses troupes plus à l'étroit ; survint un grand calme, et, levant l'ancre au début de la deuxième veille, il atteignit la terre au lever du jour, avec tous ses vaisseaux intacts."
• Solstice d'hiver et durée de la nuit
◦ [L5,C13] (Concerne la Bretagne) "...dont quelques écrivains ont dit qu'elles étaient, vers la saison de l'hiver, privées de la lumière du soleil pendant trente jours continus. ...nous observâmes seulement, au moyen de certaines horloges d'eau, que les nuits étaient plus courtes que sur le continent."
Étude Astronomique et Mesure du Temps Culturelle
• Étude des astres par les Druides
◦ [L6,C14] "En outre, ils se livrent à de nombreuses spéculations sur les astres et leurs mouvements, sur les dimensions du monde et celles de la terre, sur la nature des choses, sur la puissance des dieux et leurs attributions, et ils transmettent ces doctrines à la jeunesse."
• Mesure du temps par les nuits (coutume gauloise)
◦ [L6,C18] "Tous les Gaulois se prétendent issus de Dis Pater : c’est, disent-ils, une tradition des druides. En raison de cette croyance, ils mesurent la durée, non pas d’après le nombre des jours, mais d’après celui des nuits ; les anniversaires de naissance, les débuts de mois et d’années, sont comptés en faisant commencer la journée avec la nuit."
Repères Temporels Liés aux Cycles Naturels et Saisons
• Saisons et événements saisonniers (maturescence des récoltes, conditions météorologiques)
◦ [L1,C16] "...à cause du froid... non seulement les moissons n’étaient pas mûres, mais le fourrage aussi manquait..."
◦ [L1,C54] "César (Caius Julius Caesar) avait en un seul été achevé deux grandes guerres il mena ses troupes prendre leurs quartiers d’hiver chez les Séquanes un peu avant que la saison l’exigeât..."
◦ [L2,C2] "...au début de l’été, il envoya son légat Quintus Pédius (Quintus Pedius) les conduire dans la Gaule ultérieure. Lui-même (Caius Julius Caesar) rejoint l’armée dès qu’on commence à pouvoir faire du fourrage."
◦ [L3,C9] "...dès que la saison le lui permit, se rend à l’armée."
◦ [L3,C27] "...se fiant à la saison avancée, car on était aux approches de l’hiver..."
◦ [L3,C28] "...bien que l'été fût déjà près de sa fin..."
◦ [L3,C29] "...le temps se gâta si fort qu’il fallut interrompre le travail et que, la pluie ne cessant pas, il devint impossible de garder plus longtemps les hommes sous la tente. En conséquence, après avoir ravagé toute la campagne, brûlé les bourgs et les fermes, César (Caius Julius Caesar) ramena son armée et lui fit prendre ses quartiers d’hiver..."
◦ [L4,C4] "...vécurent de leurs provisions pendant le reste de l’hiver."
◦ [L4,C20] "César (Caius Julius Caesar) n’avait plus devant lui qu’une petite partie de l’été ; bien que dans ces régions – car toute la Gaule est tournée vers le nord – les hivers soient précoces..."
◦ [L4,C22] "...la saison était trop avancée pour leur faire la guerre..."
◦ [L4,C29] "...aucune provision de blé n'avait été faite pour passer l'hiver dans ce pays."
◦ [L4,C30] "...traîner les choses jusqu’à l’hiver..."
◦ [L4,C38] "César (Caius Julius Caesar) fit hiverner toutes ses légions chez les Belges."
◦ [L5,C1] "...comme il avait coutume de faire chaque année..."
◦ [L5,C7] "...retenu au port environ vingt-cinq jours par le chorus, vent qui souffle le plus souvent, en toute saison, sur ces côtes..."
◦ [L5,C22] "...voyait l’été déjà avancé..."
◦ [L5,C24] "...cette année la récolte de blé, en raison de la sécheresse, était maigre en Gaule, il fut contraint d’organiser l’hivernage de ses troupes autrement que les années précédentes."
◦ [L5,C53] "...résolut d’y rester pendant tout l’hiver." ; "De tout l’hiver, César (Caius Julius Caesar) n’eut pour ainsi dire pas un moment de répit..."
◦ [L6,C3] "Donc, avant que l’hiver fût achevé... Aux premiers jours du printemps..."
◦ [L6,C29] "Comme les blés commençaient à mûrir..."
◦ [L6,C31] "îles que forment d'ordinaire les marées" (lié aux cycles lunaires et terrestres).
◦ [L6,C43] "...la saison avancée et les pluies les avaient couchées..."
◦ [L7,C32] "L'hiver étant à sa fin, et la saison même l'appelant en campagne..."
◦ [L7,C55] "...la fonte des neiges avait provoqué une crue du fleuve..."
◦ [L8,C4] "...la saison des jours courts, dans des étapes très difficiles, par des froids intolérables..."
◦ [L8,C5] "...aux rigueurs de l’âpre saison où l’on était alors... difficultés de l’hiver..."
◦ [L8,C43] "...la saison avancée et les pluies et les orages..."
◦ [L8,C46] "...y employer la fin de la saison." ; "...passa l'hiver à Némétocenna."
Dates Calendaires Spécifiques (liées aux cycles solaires)
• [L1,C6] "Ce jour était le 5 des calendes d’avril [28 mars], sous le consulat de Lucius Pison (Lucius Calpurnius Piso Caesoninus 58 BC) et d’Aulus Gabinius (Aulus Gabinius)."
• [L1,C7] "...eussent à revenir aux ides d'avril."
• [L8,C2] "...la veille des calendes de janvier..."
Heures Spécifiques de la Journée/Nuit (déterminées par le soleil/rotation terrestre)
• [L1,C21] "...au cours de la troisième veille...", "...pendant la quatrième veille..."
• [L1,C26] "...dura de la septième heure du jour jusqu’au soir." ; "...fort avant dans la nuit..." ; "...durant cette nuit-là ils marchèrent sans arrêt ; le quatrième jour, sans jamais avoir fait halte un moment la nuit..."
• [L1,C27] "...sortirent du camp des Helvètes aux premières heures de la nuit..."
• [L1,C41] "...partit au cours de la quatrième veille..."
• [L1,C50] "...rentrer l'armée vers le milieu du jour." ; "Au coucher du soleil..."
• [L2,C7] "En pleine nuit..."
• [L2,C11] "...pendant la deuxième veille...", "Au petit jour...", "au coucher du soleil..."
• [L2,C33] "...Quand vint le soir...", "...à la troisième veille..." ; "Le lendemain..."
• [L3,C15] "...qui avait duré depuis la quatrième heure du jour environ jusqu’au coucher du soleil."
• [L3,C18] "...pas plus tard que la nuit suivante..."
• [L3,C26] "...la nuit était fort avancée..."
• [L4,C4] "...refaisant tout ce trajet en une nuit..." ; "...pendant le reste de l’hiver."
• [L4,C23] "...leva l’ancre aux environs de la troisième veille...", "...vers la quatrième heure du jour...", "...jusqu’à la neuvième heure..."
• [L4,C28] "...cette même nuit..."
• [L4,C31] "...que la nuit même n’interrompait pas."
• [L4,C36] "...peu après minuit..."
• [L5,C8] "...leva l’ancre au coucher du soleil.", "...vers minuit le vent tomba...", "...quand le jour parut...", "...vers midi..."
• [L5,C11] "...environ dix jours d’un labeur que la nuit même n’interrompait pas."
• [L5,C23] "...levant l’ancre au début de la deuxième veille, il atteignit la terre au lever du jour..."
• [L5,C31] "On continue de discuter jusqu’au milieu de la nuit. Enfin Cotta, très ému, se rend... Au petit jour, ils quittent le camp..."
• [L5,C35] "...on se battait depuis le lever du jour et on était à la huitième heure..."
• [L5,C37] "...Jusqu’à la fin du jour ils soutiennent péniblement l’assaut ; à la nuit, n’ayant plus aucun espoir, tous jusqu’au dernier se donnent la mort."
• [L5,C38] "...nuit et jour marche sans arrêt..."
• [L5,C40] "Pendant la nuit...", "Le jour suivant...", "Même chose les jours suivants.", "Pendant la nuit, on travaille sans relâche...", "chaque nuit..."
• [L5,C42] "Le septième jour du siège..."
• [L5,C43] "Le septième jour du siège...", "Cette journée fut de beaucoup la plus dure pour nos troupes..."
• [L5,C46] "...reçu la lettre vers la onzième heure du jour...", "...la légion doit partir au milieu de la nuit..."
• [L5,C47] "Ayant appris vers la troisième heure par les éclaireurs..."
• [L5,C48] "...le trait allât se planter dans une tour, où il reste deux jours sans que les nôtres le remarquent : le troisième jour..." ; "Le message est remis vers minuit..." (dans Nisard)
• [L5,C49] "...Le lendemain, au point du jour..."
• [L5,C50] "Ce jour-là il y eut de petits engagements...", "Au lever du jour..."
• [L5,C52] "...rejoint Cicéron (Quintus Tullius Cicero) le jour même..."
• [L5,C53] "...après la neuvième heure du jour, avant minuit une clameur s’élevait aux portes du camp..."
• [L5,C58] "...passe la plus grande partie de la journée ;... à l’approche du soir..."
• [L6,C7] "...le lendemain, au lever du jour, il s’en ira." ; "...pendant la nuit..." ; "...avant le jour..."
• [L7,C3] "...au lever du jour fut connu avant la fin de la première veille chez les Arvernes..."
• [L7,C9] "...sans s’arrêter ni de jour ni de nuit..."
• [L7,C11] "Le second jour...", "le troisième jour...", "en deux jours César (Caius Julius Caesar) y fut.", "...l’heure avancée lui interdisant de commencer l’attaque, il la remet au lendemain...", "...à la faveur de la nuit...", "...peu avant minuit...", "au petit jour..."
• [L7,C18] "...au milieu de la nuit, en silence, il sortit... et parvint le matin au camp des ennemis."
• [L7,C24] "...en vingt-cinq jours ils construisirent une terrasse...", "...quand peu avant la troisième veille on remarqua qu’une fumée s’élevait..." ; "Le reste de la nuit s’était écoulé..."
• [L7,C26] "...dans le silence de la nuit, ils espéraient y réussir...", "...la nuit venue..."
• [L7,C41] "...trois heures de la nuit..." ; "...avant le lever du soleil."
• [L7,C42] "...harcelés sans relâche sur la route, ils sont dépouillés de tous leurs effets ; ceux qui résistent sont assaillis nuit et jour..."
• [L7,C45] "...au milieu de la nuit, plusieurs escadrons...", "Au point du jour..."
• [L7,C47] "...ce jour-là au milieu de ses hommes..."
• [L7,C56] "...à très fortes étapes de jour et de nuit..."
• [L7,C58] "...sortit sans bruit de son camp à la troisième veille..."
• [L7,C60] "...ayant réuni à la tombée du jour un conseil...", "...après la première veille on descende en silence le fleuve...", "...au milieu de la nuit..."
• [L7,C61] "...presque au même instant, un peu avant le jour..."
• [L7,C62] "Au lever du jour toutes nos troupes avaient franchi le fleuve..."
• [L7,C71] "Vercingétorix décide de faire partir nuitamment tous ses cavaliers...", "pendant la deuxième veille..."
• [L7,C77] "...le jour où ils attendaient du secours était expiré...", "...travaux de jour et de nuit..."
• [L7,C79] "Le lendemain..."
• [L7,C81] "Après un jour employé par les Gaulois...", "...au milieu de la nuit...", "Dans le même temps...", "Comme la nuit empêchait de se voir..."
• [L7,C82] "...le jour approcher..."
• [L7,C83] "...ils fixent l’heure de l’attaque au moment où l’on verra qu’il est midi.", "Il sortit du camp à la première veille ; ayant à peu près terminé son mouvement au lever du jour..."
• [L7,C86] "...de ce jour, de cette heure dépend le fruit de tous les combats précédents."
• [L8,C4] "...après une absence de quarante jours."
• [L8,C12] "Chaque jour on procédait de la sorte...", "le lendemain..."
• [L8,C23] "La nuit suivante..."
• [L8,C34] "...la nuit suivante..." ; "...plus d’une fois, des expéditions nocturnes..."
• [L8,C35] "...vers la dixième heure de la nuit...", "...aux premières lueurs du jour."
• [L8,C36] "...tous les jours précédents..."
• [L8,C37] "...cinq jours qu’il n’avait pas pris de nourriture."
• [L8,C41] "...cette nuit-là..."
• [L8,C43] "...à la faveur de la nuit..."
• [L8,C48] "...l’année précédente...", "...l’année suivante..."
D'après les Livres 7 et 8 des commentaires de Jules César sur la Guerre des Gaules, la seule date romaine spécifique (calendes, ides, nones) mentionnée est la suivante :
• La veille des calendes de janvier
◦ Contexte dans les sources :
▪ César quitte Bibracte la veille des calendes de janvier pour rejoindre la treizième légion. Marcus Antonius (Marc Antoine), son questeur, prend le commandement de ses quartiers d'hiver.
◦ Passage du texte :
▪ "2. César (Caius Julius Caesar) ne voulut pas laisser les Gaulois se fortifier dans cette idée : confiant à son questeur Marcus Antonius (Marcus Antonius) le commandement de ses quartiers d’hiver, il quitte Bibracte, la veille des calendes de janvier, avec une escorte de cavaliers, pour rejoindre la treizième légion, qu’il avait placée à proximité de la frontière héduenne, dans le pays des Bituriges ; il lui adjoint la onzième, qui était la plus voisine. Laissant deux cohortes de chacune à la garde des bagages, il emmène le reste des troupes dans les plus fertiles campagnes des Bituriges : ce peuple avait un vaste territoire, où les villes étaient nombreuses, et l’hivernage d’une seule légion n’avait pu suffire à l’empêcher de préparer la guerre et de former des complots." [L8,C2]
Les Livres 7 et 8 contiennent également de nombreuses références à des jours relatifs (comme "le lendemain", "le second jour", "chaque jour") ou à des durées ("quarante jours", "dix-huit jours"), mais celles-ci ne sont pas des dates calendaires romaines spécifiques attestées comme les calendes, ides ou nones.