Détails de la fabrication de la coupole 

Il existe plusieurs types d'abris permettant de protéger un instrument astronomique. Généralement les astronomes placent un abri de jardin sur des rails métalliques afin de pouvoir découvrir et recouvrir l'instrument lors de son utilisation.

L'abri roulant est certainement le plus simple de réalisation mais il a quelques inconvénients. Citons par exemple, le déneigement, la prise au vent, l'instrument qui n'est pas protégé de la rosée ni du givre... Dans les régions où la couverture neigeuse est importante on lui préfère un abri dont le toit est roulant. Ceci permet d'éviter des séances de déneigement. Les rails sont placés sur le mur de soutien et surélevés par des piliers dans sa zone de stockage. Il faut prendre garde à ne pas faire un toit trop lourd, le placer bien à l'horizontal et surtout bien l'amarrer. C'est ce type d'abri qui a été réalisé pour l'observatoire de Cunlhat :

Toit roulant de l'observatoire de Cunlhat. A l'époque l'instrument était un T250. On y distingue les rails, chemin de roulement du toit en bois. Les rails sont surélevés garantissant l'utilisation pour une couverture neigeuse de 1.2 m. On entre par l'arrière ce qui évite la turbulence créée par les passages Murphiens des observateurs devant l'instrument.

Une coupole est une alternative à tous ces problèmes. C'est une demi-sphère opaque posée sur des rails circulaires avec une ouverture verticale que l'on appelle la trappe. C'est par cette ouverture que l'instrument pourra observer le ciel. La coupole peut tourner sur elle même afin de présenter son ouverture devant l'optique de l'instrument. La majorité de l'instrument est à l'abri. Dans ce cas, plus de problème de rosée sur les instruments, plus de problème de brises le faisant vibrer, plus de problème de déneigement, plus de congélation des observateurs... Par contre, ce type d'abri est réputé un peu plus turbulent qu'un abri roulant. Ne soyons pas alarmiste dans ce domaine car les turbulences sont d'une "autre nature" que la turbulence atmosphérique. Il s'agit plutôt de réfractions accidentelles dues à des couches d'air de différentes températures qui évoluent lentement. Beaucoup d'instruments réputés pour la qualité des images qu'ils produisent sont sous des coupoles. Citons par exemple le télescope de un mètre T1M de l'Observatoire du Pic du Midi S2P qui réalise les meilleures images depuis le sol sans équipement d'optique adaptative (pour corriger la turbulence atmosphérique) ni de climatisation (pour mettre en température l'intérieur de la coupole). Il est bien évident que la dimension de la coupole, la largeur de la trappe et la quantité de matériels qui s'y trouvent seront déterminants pour ce type de problème. Généralement les grandes coupoles -typiquement supérieures à 10 mètres- ont un équipement d'harmonisation des températures intérieures et extérieures, ce qui permet de minimiser les mouvements d'air. Cet abri apporte un certain confort d'utilisation. Voici la coupole de l'observatoire une fois terminée :

La coupole de l'observatoire d'Augerolles. A gauche, on distingue l'ouverture vers le ciel : la trappe.


Le moule

La fabrication d'une coupole n'est pas un exercice simple. Le problème provient de cette forme sphérique qu'il est difficile d'obtenir ainsi que la réalisation de la trappe.

Il existe plusieurs techniques de construction. Une d'entre elle consiste à réaliser une armature en bois -montants de soutients verticaux galbés et planches peu épaisses en agglo-marine pour la couverture-. Cette armature sera recouverte de résine et de fibre de verre pour assurer l'étanchéité. Bien évidemment, il faut choisir des matériaux qui ne stockent pas trop la chaleur. Cette méthode ne demande pas la réalisation d'un moule spécifique puisque l'armature est conservée.

Nous avons préféré réaliser un moule en fer d'1/8 ieme de demi-sphère. Ce moule servira pour la réalisation des huit éléments en résine de fibre de verre :

La résine de fibres de verre sera projetée à l'intérieur du moule. On aura pris soin de l'enduire de cire de démoulage. L'épaisseur de fibre sera d'environ 8 mm. La fixation des huit éléments et leur rigidité sera assurée par les bords relevés de 7 cm vers l'intérieur -on les distingue sur les bords du moule-. Ceux ci joueront les rôles d'armatures verticales et de zones de jointures (joint pâteux blanc Rubson). Les éléments seront fixés entre eux par des boulons. Voici les éléments une fois terminés, stockés avant leur montage :

Pour réaliser ce moule nous avons d'abord pré-découpé des facettes -en tôle de fer de 2.5 mm- dont la forme est trés particulière. La largeur des facettes dans le sens vertical est en fait le 1/64 du périmètre du cercle -horizontal- inscrit dans la demi-sphère à la hauteur h :

Les lames de fer, de forme particulière découpées au Laser et le secteur circulaire sur lequel elles seront soudées.

Ces facettes sont en fait des tranches de demi-sphère. En les soudant méthodiquement bord à bord, on obtient obligatoirement la forme sphérique :

Soudage des deux premières lames sur le galbe.
 
Au bout de 4 lames soudées on percoit la forme sphérique. Un gabarit maintient et rigidifie le moule.
 
Vissage des bords du moule qui seront recouverts de résine. Ils serviront de plan de contact pour le joint et d'armature rigides.


Support, chemin de roulement

La rotation de la coupole peut être assurée par un rail sur lequel elle repose. Nous avons préféré utiliser des galets porteurs en caoutchouc sur lesquels roule une armature métallique sphérique -comme un cerceau-. L'utilisation de galets caoutchouc -ou de roues caoutchouc- évite les vibrations lors de la rotation. Les éléments en résine seront fixés directement sur cette armature :
Cerceau sur lequel seront fixés les éléments de la coupole.
 
Galet caoutchouc porteur de la coupole.


Montages des éléments

Les huits éléments seront montés un par un. Il faut une personne qui soutient l'élément sur le haut et deux ou trois sur le bas. Nous avons attendu une journée sans vent. Il faut bien orienter l'extérieur de l'élément dans la direction de la brise sous peine de s'envoler avec. La base de l'élément sera fixé sur l'armature métallique tournante par des vis et des trous taraudés à l'avance. Voici la fixation agitée du premier élément :

Le deuxième élément sera fixé au premier, le long des bords verticaux des coques par des boulons zingués. Avant cet assemblage, on aura pris soin d'enduire les bords de joints blancs pâteux :

Au bout de deux ou trois éléments montés la coupole commence à tenir d'elle même. On peut se concerter pour la suite des événements :


La trappe

La trappe a été découpée à la meuleuse. Une armature verticale métallique permet la cohésion de la coupole. Une charnière permet l'ouverture et le repos de la trappe sur les côtés :

La trappe de la coupole.

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